Monique Chambonneau et Françoise Turpin se souviennent de mai 68 : « c’était très chaud... il est rentré zéro centime pendant un mois ». Les ouvriers en grève et leurs familles survivaient grâce à leur débrouillardise (pêche dans le Cher, légumes du jardin...) et à la solidarité. Malgré les difficultés, le mariage de Françoise Turpin a bien eu lieu comme prévu en juillet 1968. L’entraide était alors gratuite, et les journées d'entraide finissaient souvent par un repas en commun.
L’usine Robinet était complètement arrêtée : il n’y avait plus de livraisons, de tissus, de machines en marche, d’essence… L’usine était occupée par des équipes d’une dizaine de femmes se relayant pour rejoindre les cortèges des manifestations quotidiennes. La encore, malgré les difficultés matérielles, les deux amies se souviennent de ces années avec nostalgie : "on en a bavé mais c'était bien."
Monique Chambonneau a également fait la grève pendant la journée mais ne restait pas occuper l'usine la nuit. Elle rappelle également l’implication de la mairie qui donnait des repas.
Françoise Turpin se souvient qu'elle était payée en plus en cas d'heures supplémentaires. Monique Chambonneau témoigne du fait que dans le secteur de la confection, certaines étaient payées à la tâche et d'autres à l'heure, ce qui pouvait créer des problèmes entre les ouvrières. |